Tu es un jeune homme des plus distingués. Ton éducation fait que tu te tiens toujours des plus droits, cherchant jusqu'au dernier de tes cent soixante-et-onze centimètres. Ton dos bien droit et tes bras bien proportionnés sont rarement ballant. Tes mains aux longs doigts fins et élégants tiennent le plus souvent un livre que tes yeux parcourent. Tes yeux qui sont aussi bleus qu'un ciel d'été, ils ont cependant l'air éteints, sans lumière, exprimant ton profond ennui pour les personnes qui t'entourent. Tes yeux sont légèrement en amande, scrutant le moindre des faits et geste du peuple par-dessus son livre. Le plus souvent, lorsque tu remarques quelque chose d'inhabituel, ta bouche fine se tord dans un rictus de dégoût, ou, à contrario, a une de tes commissures qui se relève dans un sourire moqueur.
Ton visage semble être fait de porcelaine, tu ressembles à un mannequin, après tout, pour toi, seuls les plus riches sont beau. Et comme tu es riche, tu es beau. Tes cheveux bruns sont mi-long, parfaitement coiffés et tu possèdes ta raie à gauche, laissant apercevoir une forme de grande ourse sur ton front, c'est une cicatrice que tu possèdes depuis petit.
Tout va très vite autours de toi, ton corps qui semble être sculpté dans du marbre suite à ton rythme de vie, tu ne manges que dans les plus grands restaurants alors c'est toujours équilibré et comme c'est souvent gastronomique, c'est peu. En plus de cela, malgré ce qu'on pense de toi, tu fais du sport dans la salle dédiée à cela de ton immeuble et tu nages beaucoup, quand tu en as l'occasion en réalité. Après tout, tu ne pèses que soixante-cinq kilogrammes.
Tes vêtements sont toujours identiques, ne t'habillant que d'un style de vêtements, chic. Tu porteras toujours un pantalon de costume noir avec une chemise à manche longue de la même couleur. Après, parfois tu portes un veston de la même couleur que tes yeux, parfois c'est une veste de costume de cette couleur, parfois juste une cravate de cette même couleur. Aux pieds, tu portes une paire de soulier noire également. Ta garde-robe est comprise en très très grande partie de deux couleurs, le noir et le bleu cyan, comme tes yeux. Il t'arrive de porter d'autres vêtements mais jamais en public alors seuls tes parents, ta sœur et tes domestiques te voient habillé dans d'autres couleurs.
- Dit, Chloe, tu penses qu'on sera toujours comme cela? Je veux dire... Nous sommes très proches toi et moi. Mais viendra un jour où nous nous marierons, on aura des enfants, des maisons... On ne sera plus aussi proche que maintenant... J'aime ma vie avec toi... Je ne veux pas grandir...
- Charles... On doit grandir pour dominer le monde! Et puis, je te promets que je serais toujours avec toi! Peu importe ce qu'il se passe dans le futur, si on achète des maisons, je vivrais en face de chez toi, mes enfants seront les meilleurs amis des tiens et je pourrais même quitter mon époux pour venir vivre chez toi. Alors ne t'inquiète pas d'accord? Toi et moi, c'est pour la vie. Les autres n'en valent pas la peine, il n'y a que moi qui t'aime comme ça.
C'est avec ce type de promesse que toi, Charles Alexander Mercier, as grandit. Parfois c'était elle, parfois c'était toi, vous êtes inséparable depuis petit. Même chambre, même table, même fauteuil. Vous êtes les enfants de Katelyn Mercier, une sorcière qui était mannequin et Sean Mercier, le PDG de la Mercier Company, l'une des plus grandes entreprises d'électronique, téléphones, télévisions, machines à laver, réfrigérateurs... Tout ou presque provenait de ta famille. De par le métier de vos parents, ils n'était pas souvent dans la villa familiale. Alors vous avez grandit à deux avec des domestiques sous vos ordres. Et ils se pliaient en quatre pour vous. Bambins, la nourrice changeait toutes les semaines car elle ne convenait plus à votre mère, le cuisinier changeait tout les mois car il avait une fois fait des spaghettis à la place des coquillettes demandées par ta sœur. Vous avez donc grandit dans un environnement où il fallait mépriser les pauvres qui travaillent pour vous. Après tout, ils sont jetables. On peut les garder et quand on est habitué à eux, on les change. C'était votre passe-temps favoris à ta sœur et toi, faire changer les domestiques.
Des enfants pourris gâtés.
A l'école, vous étiez très populaire. Après tout, tout le monde connaissait votre famille et vous aviez fait la demande d'aller dans "une école de pauvre" afin de pouvoir étaler votre argent. Et ça n'a pas loupé. Après tout, quand on a de l'argent, on est entourés d'amis. Mais ta sœur comme toi, vous les méprisiez par derrière. En face vous étiez tout sourire, amicaux, gentil... Vos parents vous ordonnaient de prendre une douche pour vous laver de "l'odeur des cafards". C'est ainsi que de la maternelle à la fin de votre première année vous étiez dans une école normale des Iles de la Madeleine. Mais, entre votre première et votre deuxième année, vos parents ont déménagés à Revelstoke, vous plaçant dans l'école primaire de Revelstocke au début vous ne compreniez pas pourquoi mais, c'est vers la fin de votre deuxième année que vous avez compris.
Un soir, alors que Chloe et toi étiez chez vous avec vos parents, tu lisais un livre, assit sur le canapé et ta sœur regardait la télévision soudain, elle veut aller sur le canapé où tu te trouves alors elle court afin de se jeter dessus, oubliant complètement ta présence dessus. Ce qui dû arriver arriva, elle te rentre dedans et ton livre vole pour aller cogner un vase très cher. A cette époque, tu n'étais pas aussi fort qu'à aujourd'hui, alors tu t'étais mis à pleurer en insultant ta sœur. A ce moment, elle t'attrape les épaules, pleurant elle aussi.
- T-Tu n'as qu'à oublier que je t'ai rentré dedans d'accord?!
Et là, ton père qui lisait le journal et ta mère qui se précipitait sur toi pour te consoler s'arrêtèrent net.
- Chloe, pourquoi me secoues-tu comme un prunier, cesse donc.
Tu avais oublié ce qu'il venait de se passer. Alors tes parents prirent ta sœur à part, te laissant dans l'incompréhension totale. Plus tard, tu appris qu'elle avait éveillé ses pouvoirs. Toi comme elle vous ne compreniez pas ce que vos parents vous racontait mais vous les aviez cru. Après tout, elle en avait la preuve. Toi non mais si elle elle y croyait, tu y croirais. Ils disent qu'ils espéraient que vos talents ne se dévoilent que très très tard et qu'ils voulaient vous cacher la vérité afin que vous ne soyez pas tenter de prouver le fait que vous soyez supérieurs aux cafards avec des pouvoirs. Donc ils ne vous avaient rien dit sur le monde des sorciers jusque là.
Pour toi, tu dû attendre encore deux mois, alors que était au salon, ta sœur passait mais vit la lumière allumée, ne voyant personne, elle éteint la lumière. Alors tu soupires, te demandant si elle était stupide. Tu poses ton livre, te lève et rallumes la lumière. Ta sœur se stoppe et revient éteindre. Alors tu rallumes. S'en suivit une baston pour garder la lumière allumée. Elle éteignait, tu rallumais, elle éteint, tu allumes. Votre mère qui était à la cuisine lança un "Chloe, ne joue pas avec les lumières" et elle répondit qu'il y avait un fantôme. Elle t'avait traité de fantôme?! Alors tu tapes contre le mur, la fusillant du regard, elle regarde le mur, comme si elle ne t'avait pas vu et elle se mit à pleurer, surement effrayée. Ton cœur se serra d'un coup et tu la pris dans tes bras, pensant qu'elle te voyait. Elle se stoppe net, te palpant.
- CHARLES?! POURQUOI JE NE TE VOIS PAS?!
Tu fus intrigué, tu allais pour répondre quand elle trouva ta main à taton et elle te tire jusqu'à la cuisine pour le dire à votre mère. C'est ainsi que tu appris que ton talent était la photokinésie. Autant dire qu'après, tu en jouais. Mais, tu avais aussi appris que personne ne devait être au courant. C'est donc pour cela que tu ne l'utilisais pas.
Votre vie paisible continuait à avancer jusqu'à la fin de votre primaire. Pour votre secondaire, vos parents vous avaient inscrit à l'école secondaire. Ils disaient que c'était pour cela qu'ils étaient venu ici et que cette école ne comportaient pas que des humains mais aussi des sorciers comme vous et des créatures. Puis vint la question fatidique.
- Mais, Père, pourquoi devons-nous nous cacher? Ce n'est pas de notre faute si nous avons des pouvoirs et pas eux.
Le père qui était là soupire avant de s'installer sur le canapé, encadré par ses deux enfants. Puis il se met à tout leur expliquer sur la chasse aux sorcières. Tu étais resté de marbre mais Chloe elle, s'était mise à pleurer en apprenant cet horrible comportement humain.
- Pourquoi on ne les tue pas? Ils nous chassent. Alors pourquoi nous ne pourrions pas les chasser? Nous sommes plus fort qu'eux non?
- Plus fort certes, mais ils sont beaucoup plus nombreux. Alors nous ne pouvons rien faire d'autre que de nous faire passer pour des humains d'accord? Charles, promet moi que tu n'oublieras jamais que les humains sont dangereux pour nous. Chloe non plus. Alors tenez les à l'écart de vous.
La demande de votre père fit naître votre aversion pour le genre humain, les sans-pouvoirs. Vous vous amusiez à les mépriser encore plus que les sorciers qui ne sont pas de la même classe sociale que vous. Vous jouiez avec leurs sentiments, vous les humiliez... Rapidement, tu ne t'amusais plus à les faire pleurer en te faisant passer pour le méchant garçon. Alors tu stoppas simplement de les voir. Pour toi, ils n'étaient que des cafards et tu n'avais pas de temps à perdre avec eux. Tu t'amusais de voir ta soeur le faire pour toi. C'est ainsi que lorsqu'elle faisait pleurer quelqu'un, tu étais là, dans la salle, à lire ton livre, silencieux comme une tombe.
Puis vint vos 15 ans, le début de la neuvième année. Vous deviez aller chercher vos familiers. Tu avais la clochette en argent de ton père et ta soeur celle de ta mère. Vous aviez fait le choix de ne pas y aller ensemble. Adorant dormir, elle n'avait pas voulu y aller le matin. Alors tu y étais allé. Tu entres dans la forêt, un livre dans la main droite et la clochette dans la main gauche. Tu finis par te poser vers un tronc d'arbre surement couché par les intempéries, posant ton livre et secouant deux fois la clochette.
-Esprits de la forêt, comprenez mes intentions énoncées. Apparaissez, venez me chercher et nous serons à égalité. Ni maître, ni subordonné, mais familier et familier pour notre connaissance partagée, nos esprits et personnalités.
Une fois l'incantation dite, tu sonnes la clochette deux coups avant de soupirer. Il fallait en plus que tu attendes. TOI. Charles Alexander Mercier. C'est juste impossible.
Tu poses tes fesses sur le tronc d'arbre en question, choisissant de lire un peu avant de rentrer, ne sachant jamais. Tu attendis seulement une heure ou deux. Et c'était quand tu étais plongé dans ton livre qu'une voix masculine, qui semblait plutôt jeune te tira de la lecture.
- Je suis là, je suis là!
Tu lèves les yeux avant d'hausser un sourcil, en face de toi se trouvait... Du brouillard? On te faisait perdre ton temps alors tu ne répondis même pas.
- Eh. Donne moi un nom!
Il voulait un nom? Fort bien, tu allais entrer dans son petit jeu, faire l'honneur à ce pauvre farceur de se faire nommer par toi.
- Servus. Ce sera ton nom. A présent tu m'appartiens alors montre toi à l'Être supérieur que je suis.
- T'es un marrant toi, mais ça me va ce nom! Je ne sais pas ce qu'il veut dire mais il sonne bien!
Tu hausses un sourcil, un sourire moqueur aux lèvres. Puis le brouillard semblait se rassembler en un point, avant de laisser voir un crapaud qui te sautes directement dessus. D'un air dégoûté, tu vérifies l'état de tes vêtements alors que l'animal se frottait à ton cou.
- On va devenir de super potes toi et moi! J'ai hâte de t'accompagner partout! En plus tu as l'air riche! Alors ça veut dire qu'on ira dans d'excellant restaurant! Je suis vraiment content d'être ton familier tu ne peux pas imaginer! C'est trop trop bien! Brrr! Je suis vraiment happy!
Attend... Ce crapaud était ton familier?! Et il parlait autant? Tu soupires longuement, te demandant quel Dieu tu avais froissé pour te retrouver avec ça.
Ta sœur avait reçu un Raton-Laveur femelle qui est vraiment intelligente. Et, quand tu as vu son familier, tu t'es demandé si les dieux n'avaient juste pas échangé entre vous deux... Mais visiblement non.
Ta vie reprit son cours, tes temps calmes étaient réduits à néant avec ton familier mais, même si tu ne l'affichais pas, tu finis par bien l'aimer bien qu'il soit BEAUCOUP trop câlin pour toi. Alors ta sœur s'occupe de lui donner des câlins et toi tu lis avec son familier sur les genoux.
Mais la vie est trop belle pour ne pas avoir d'épreuve. Un an plus tard. C'était l'heure de votre pacte. C'était la tradition dans ta famille. Et puis, cela te permettait de décupler tes pouvoirs. Afin de dominer le monde, il fallait que tu sois puissant. Tu t'habilles en tenue de soirée avant de rejoindre seul le lieu de la cérémonie. Tu t'y étais préparé mentalement. Recevoir un calice de sang de crapaud, c'est pas glam et c'est crade. Mais tu suivais le protocole, ton familier, énergique comme il était, attendait qu'il puisse entrer dans le cercle. Alors dès la seconde où il put, il avait déjà bondit dedans, te sommant de le rejoindre. Quel casse-pied, tu savais ce que tu devais faire. Tu le suivais calmement, tu allais rencontrer Lucifer en personne. Ce n'est pas tout les jours qu'on peut le croiser et même si tu te penses très très puissant, tu n'arrives pas à ne pas avoir cette boule dans ton ventre. Puis il apparut, te demandant ce que tu voulais.
- N'est-ce-pas évident? Je veux dominer le monde et écraser ces petits hoomans qui nous obligent à vivre cachés.
Quand tu es nerveux, tu prends encore plus de haut les gens, alors ton ton n'était pas volontaire. Mais au final, ça n'avait pas l'air de le déranger, comme si, en réalité tu n'étais qu'un pion pour lui et que, quoi que tu dises, il n'en avait rien à foutre. Comme toi avec les hoomans. Tu étais donc un cafard à ses yeux? Il fini par poser son Registre, tu te piques le doigt avant d'écrire "Charles Alexander Mercier" de ton écriture parfaite avec une belle plume. Enfin il parti. Tu étais initié. Tu avais vendu ton âme. Mais tu allais être plus puissant.
Pendant ta deuxième année de lycée, tu eus un accident. Tu étais dans ta salle de classe, tranquillement posé en train de lire quand un des gars de ta classe s'avance vers toi, c'était un sorcier lui-aussi. Tu l'aimais bien et il n'était jamais discriminé par toi et semblait même recevoir des traitements de faveur, il ne te laissait clairement pas indifférent. Des rumeurs avait vite fini par courir à votre sujet, comme quoi vous seriez ensemble. Mais les rumeurs ne t'intéressaient pas. Environ deux semaines après que les rumeurs aient commencées, ce sorcier fini par venir sonner chez toi. Alors tu l'invites à entrer et vous allez dans ta chambre afin que ta soeur dans le salon ne vous dérange pas. Puis...
- Charles... Je sais que tu ne portes pas vraiment attention aux rumeurs mais... Elles m'ont fait réfléchir sur la nature de mes sentiments pour toi. Et... J'en suis arrivé à la conclusion que j'éprouvais des senti-
- Je te coupe mais je ne suis pas homosexuel. Et puis quoi encore? Je ne suis pas comme toi, moi. Alors tu peux partir si tu as des sentiments pour toi et ne me parles plus jamais. Tu me dégoûtes.
Il était resté choqué. Tu ne lui avais même pas laissé le temps de finir. Alors, les yeux pleins de larmes, le sorcier s'enfuit. Tu étais là, allongé sur ton lit à fixer le plafond lorsqu'une voix parvient à tes oreilles.
- Quand vas-tu assumer? Ce n'est pas grave si tu aimes les hommes tu sais?
- Ferme-là.
Après cet accident, tu t'étais encore plus renfermé dans ta coquille de méprit, changeant de copine comme de chemise après tout, tu le savais au fond de toi qu'une fille ne te conviendra jamais. Mais, tu es bien trop dégoûté à l'idée de pouvoir aimer un homme.
Vous finissez le lycée ta sœur et toi, puis tu pars en école privée, en cursus Sciences Politiques plus précisément. Ta sœur elle, est dans cette même école mais en information-communication. Alors vous vous retrouvez très souvent. Vous vivez dans un appartement d'un immeuble dont le mètre carré vaut ce que touche un travailleur en un an mais ce sont vos parents qui payent alors vous n'avez rien besoin de faire à côté.
