Short dogs that's Okland Baby... THAT'S AWKWARD BABY! [Ft Victor]

Le bal de Mabon...

- Tu devrais y aller! Tu pourrais te faire des amis !

Tu parles. Lexy et Ally avaient décidé d'y aller et moi j'avais dit que j'irais pas uniquement parce que je savais que je devrais jouer le chaperon. Je déteste faire ça. Je les apprécie... Même un peu trop, mais à chaque fois, elle m'empêchent de me camer parce que j'ai peur pour leurs têtes. Je compte plus le nombre de fois où j'ai du me battre contre les mecs avec qui elles flirtaient. Surtout Ally... C'est une allumeuse de première. Parfois je me demande pourquoi je traine avec elles.

Du coup... J'ai mis une robe chinoise bleue nuit avec le col Mao et tout... Puis un jeans noir et mes converses. Parce que faut pas déconner. Comme à mon habitude, de me met des paillettes sur les yeux et dessine des traits de liner sur mes yeux, un peu asymétriques et sort avec un gilet noué à ma taille.

- Salut maman! A plus!

- Attends!

Je recule et revient sur mes pas.
Maman s'approche et me fait signe d'étendre mes bras pour ma fouiller. Je m'exécute et ma mère tâte mon corps et fouille mes poches avant de reculer.

- Okay...

Je l'enlace et me dirige vers la porte.

- A plus!

Une fois sortie je ramasse mon vélo avant de l'enfourcher et roule avant de m'arrêter à quelques pâtés de maison. Je vérifie que personne n'est là et sors un sachet de derrière ma tête. Fixé avec une pince a cheveux. Je sors mes clés et prend la plus fine avant de sniffer deux pointes et de tout ranger dans ma poche.  Waow. L'effet est immédiat. Je sens tous mes sens se décupler et prend un certain temps à m'adapter avant de me remettre à rouler.

J'arrive et reconnais la musique mise à fond. Cadenassant mon vélo je m'avance les mains dans les poches. Des gens. Trop de gens. Je me fais parfois bousculer... Parfois fixer... Et là, dans un coin... Ally et Lexy. Oh merde.

Lorsqu'elles me voient, elle se redressent et viennent me sauter dessus.

- Aaaaaah! T'es venue! Petite menteuse!

- Ouais... Aïe. Calme toi... Lexy...!

Après m'avoir fait un résumé, nous partons nous assoir. Les filles espèrent vite se faire inviter à danser, mais personne ne vient. Aïe... Ça fait mal à l'égo j'imagine. Surtout au bout d'une heure.

- J'en reviens pas... Jsuis sur mon 31 et personne vient me demander de danser...!

- C'est des choses qui arrivent.

Ally me toise l'air de me dire que ça m'arrive plus à moi qu'a elle... Ça devrait me faire mal, mais je m'en fiche parce que j'aime pas danser avec des mecs. C'est toujours malsain.

- C'est déséspérant, dit Lexy.

- Vous savez quoi, dit Ally. Pas besoin de ces nazes! On a qu'à aller danser sans eux.

Perso, c'est parfait pour moi. Danser seule c'est mon quotidien. Je hausse les sourcils devant cette idée de génie.

- Venez!

Mes deux amies me tirent tandis que le remix d'Oliver de big Data finit. C'est super bizarre de venir alors que la musique se termine. C'est comme si tu arrivais alors que la fête est finie: ça n'a aucun intérêt et c'est un peu la honte. Soudain une autre musique retentit un peu plus fort... Avec un rythme plus ... Je sais pas mais en tout cas j'aime. Le groov, pas les paroles. Et hop!

Moi lancée sur de la musique, en trip: unstopable. C'est comme des conversation entre moi et les filles... elle font un move et je suis ou je répond. On rit, on répète les paroles quand on les connait.

Ally s'arrête de danser et nous entraîne à la table essoufflée.

- J'ai soif!

Elles se servent alors que je ma balance d'un pied à l'autre toujours en rythme.

- T'as pas soif? T'as bougé!

Si bouger en ryhtme, veut dire danser... Alors on est dans la merde. En boîte, personne danse: tout le monde bouge.

- Nan... j'ai pas très soif.

Je suis asséchée. Avec la drogue en plus... Mais je peux pas boire une boisson dans laquelle tout le monde à tapé.Trop d'ADN différent. La mononucléose et tout ça... Oui je sais. Je suis maniaque. Mais depuis longtemps: j'aime pas boire après les gens, utiliser les mêmes couverts que les autres et je nettoie trois fois avant d'aller poser mes fesses sur des cuvettes qui sont pas les miennes.  Du coup pour la bouffe c'est pareil: si je sais pas qui l'a faite: c'est comme si quelqu'un avait cuisiné de la pâte à modelé avant de vous le donner. C'est beau, ça sent "bon" ( parce qu'entre nous, ça schlingue la pâte à modeler) mais ...

- Hmm! Ellie, tu dois absolument goûter!, me dit Ally.

- Nan... Sans façon.

- Okay... Tu sais pas ce que tu rates.

Elles repartent sans moi comme si elles venaient d'être pimpées. Je les regarde partir, les bras croisés et soupire. Deux pointes de clé plus tard dans le nez: me voilà avec un verre en train de demander à ne pas mourir de la salive d'un autre.

- Putain... Pourvu que ça soit bon...

- Tiens t'es là toi ? Qui t'as menacée pour te traîner jusqu'ici?

Une voix à mon oreille... Tout ce qu'il y a de plus lugubre.... Tout ce que je n'aime pas trop en général. Surtout quand je ne connais pas la personne. Je ne reconnais ni l'odeur, ni l'aura, ni rien: je n'aime pas. Hors... Je suis tellement défoncée que je ne vois plus le côté contraignant de la chose.

Je me retourne et sourit à Victor. Pas la même odeur, pas la même allure, pas la même aura. Il me sourit en coin et me fixe dans les yeux. Il se mordille la lèvre et me dévore du regard... Ce qui me fait tiquer et pencher la tête, l'air intriguée-amusée. Qu'est-ce qui cloche?

- Personne, dis-je en buvant mon verre machinalement. En fait si: ma mère m'a dit de venir et Ally voulait aussi. Donc je suis venue...

Chaleur corporelle en hausse, rythme cardiaque accéléré... Sensation de d'engourdissement, se sentir coton et anormalement heureuse de le voir. Je regarde mon verre et mastique dans le vide: c'est quoi ce truc? C'est ça?

Je fais une moue et continue de boire parce que l'air de rien, c'est bon. Ally n'avait pas tors.

- T'as bu ce truc? C'est marrant... J'aime pas trop boire les jus en temps normal, surtout s'il est fait maison....On sait jamais si...

Je me racle la gorge et toussote. Pourquoi j'ai l'impression d'avoir du miel dans la bouche? Pourquoi j'aime cette sensation?  Je hais le miel normalement, mais là... C'est comme si... Le miel avait un goût sucré modéré, avec un certain arôme de rose... C'est doux...

- On sait jamais si les gens qui l'ont fait ont se sont lavés les mains avant, si ils ont pas éternué dedans ou je sais pas ... Y'a toujours des truc deg.

Je rit avant d'hausser un sourcil et le regarde avant de lui attraper le bras, prise de vertiges. Wow... Pourquoi ses yeux sont si brillants? Ils ont toujours été aussi bleus? E-et.... C'est moi où y'a des paillettes...? Oh ... My... Gosh.  La Molly est chargée en MDMA. Vraiment chargée...

Je souris en me tenant la tête  et finit par rire. J'ignore pourquoi le sentiment d'euphorie est si plaisant cette fois... Jusqu'à ce que mon sens de l'odorat détecte un parfum... Le sien. Celui de Victor ( sûrement).

Il est chaud, chargé d'effluves et il ne pique pas le nez de manière abrasive. Le genre de truc qui vous transforment en chat tout ronron.

Soudain moi aussi je le fixe. Je ne sais pas quoi lui dire... Je sourit comme si je lui disais quelque chose par le regard... Un truc du genre "reste avec moi" ou encore " tu me plaît".

Le truc c'est que c'est à 50,5% vrai. Le reste c'est du "j'en-sais-rien". En fait j'y ai pensé ... Mais j'ai jamais vraiment calculé la chose vu que... J'avais ma Molly. Bon, je l'ai toujours, mais...

Soudain la musique change et une autre de mes chansons passe. Je sautilles à peine et un sourire fend mes lèvre alors que je regarde le plafond. Je souris comme une naze, un peu rougie...Pour plein de raisons.

- Tu...

Je lui montre le tumulte de gens qui dansent... C'est très étrange... Ils ont l'air de tous... Danser par deux... Comme si...

Je regarde autour de moi. Tout le monde semble en couple... Enfin presque tout le monde... Je tousse un rire et lui attrape la main avant de le tirer en le fixant.

- Aller... Viens.

Lui il a la pâteuse alors que J'AI snifé plus d'une ligne...

Perso, quand j'ai pris mon premier et dernier ( c'est la seule drogue que je renie...) joint, j'avais la langue si épaisse que j'ai cru que j'allais vomir mes organes. Je me suis sentie comme chez le dentiste quand il vous fait un moule de votre dentition: la pâte à la fraise est dé-gueu-lasse. Pendant une heure vous avez l'impression d'avoir mangé un pot de pâte à modelé. Erk. Juste... horrible.

Je l'attire pour l'inviter à danser. Je sais pas si c'est la meilleur des choses à faire, mais c'est ce dont j'ai envie. Enfin... Je crois. Alors qu'il pose ses mains sur mes hanches, il me lâche quelque chose qui redresse chaque verterbes de ma colonne... Même celles mal positionnées ( en supposant qu'il y en ait):

- Tu sais Ellie... t'es la première avec qui je danse, mais je suis content que tu m'ai invité... Car au fond de moi... J'attendais que ça...

Alors si on décortique: le fait que je sois la première avec qui il danse: ça me fait absolument rien. Mais le fait qu'il me dise qu'il attendait que ça... Quelque part, je sais pas... Ça touche à un point sensible. Un point que je protège toujours afin que personne n'appuie dessus parce que c'est le point qui me fait le plus mal ...

Je dois dire que l'histoire avec mon père n'y est pas pour rien...

Je relève la tête vers lui et le fixe sérieusement... Incapable de lui sourire ( bien que je le veuille) et selon mes connaissances cinématographiques: c'est souvent dans des moment comme ceux-là que le type embrasse la nana... Mais je suis encore assez claire pour savoir que je ne dois pas (en théorie) l'embrasser ... Mais parler de pratique et là...  C'est pour ça que je vais pas tenter de reflechir.


Un sourire se dessine finalement et je prend ses mains et m'éloigne de lui en balançant ma tête et me mettant à danser. Okay... Danser je sais que c'est pas un big deal, mais j'estime que quand tu danse avec quelqu'un, tu communique, tu parles... Certes avec ton corps, mais tu parles. Et je vois pas comment parler d'amour avec quelqu'un si t'es collé à lui...

J'ai dit amour? ...

 Alors que la musique aux notes funky commence à m'entrainer, je passe par toutes les phases de danse. Des locks de Madonna dans Vogue, au mouvements basiques comme se balancer sur le rythme et les pas simples de Beyoncé...  Je ris... J'essaye de le faire rire en imitant ces femmes qui ont marqué la danse. Parfois il m'arrive de rire face à mon propre ridicule et les grimaces que je peux faire, les attitudes que je peux avoir... Comme quand je fais mine d'être sassy, une main sur la hanche, l'autre en train de me faire du vent... Quand je bouge mes épaules ... Je ris toujours en regardant s'il rit aussi...

Ma coiffure est dans un piteux état, des mèches s'échappent des petites tresses qui se joignent derrière ma tête... En temps normal je me serais dit "ma pauvre tu es juste ridicule qu'un type comme ça puisse t'aimer", mais là, j'ai totalement perdu ma fierté, j'ai ce que je veux...

Je lui attrape la main et tourne pour m'enrouler contre lui et l'entrainer avec moi dans un même pas sur un même rythme en faisant semblant de chanter  les paroles.  Evidemment je souris grandement et rit... J'ignore pourquoi, c'est comme si... Sa présence... Cette chose qui me faisait peur disparaissait avec lui... Comme si on aurait réécrit un monde ou le trou béant de ma vie n'existerait pas et où en prime j'aurais lui...

Soudain, tout le monde entre dans la salle principale et un "pôte" à Lexy arrive et vient me raconter que dehors il s'est mis à pleuvoir et que tout le monde est rentré... Et que je devrais prendre soin de mon vélo..

- Oh nonnnn....

Je me retourne ver Victor en grimaçant mon agacement, les bras pendant.

- Faut que j'aille le chercher...

 Je lui prend la main et l'entraine en perçant la foule chaude vers la sortie. Je m'arrête devant la porte et regarde l'extérieur avec effrois. C'est pas de la pluie... C'est un déluge! Sans plus me poser de questions je sors et vais le chercher, je défait mon cadenas et rapporte le vélo à l'intérieur dégoutée d'avoir été séparé de lui... Mais laisser mon vélo dehors alors qu'il pleut... BREF.

Donc je revient trempée et le cale contre les casiers dans une allée déserte. SI je me plaignais de la pagaille de mes cheveux, maintenant, je n'ai plus rien à dire car ils sont imbibés d'eau et dégoulinent sur ma robe qui est passé d'un rouge étincelant à un bordeaux terne a cause de l'eau. Je les rabat en arrière et me retourne vers lui avant de tousser un rire, un peu confuse de mon apparence et de ce contretemps.

- Désolé...

Aucun bruit dans ce couloir... Sauf le bruit de la grande salle ou la fête bat son plein et peut-être les gouttes d'eau qui tombent de mes cheveux sur mon épaule ou sur le sol.