hey, it's been a long time! ~chez le disquaire, avec Murphy

Tapotement. Léger, puis plus rapide, suivant le rythme de la chanson, revenant à un rythme ternaire. Sourire. Léger, puis plus prononcé, suivant les paroles de la chanson, revenant à des lèvres détendues. Tu te baladais dans le centre historique de Revelstoke, ton casque sur les oreilles, parmi les quelques passants qui ne travaillaient pas en ce mardi de début septembre. Tu aurais dû toi aussi être au Coven à trimer sur tes stocks mais tu avais obtenu un jour de congé ayant bien participé à la tâche cet été. Et puis, ton collègue pouvait bien te remplacer pour une journée. Et si ce n’était pas le cas, ton talent et ton intelligence combleraient bien les manques le lendemain.

Oh I can't believe it only gets better~

Ton appareil photo à la main, toi qui bougeais peu, tu te permettais cette balade pour tes photographies. Captant les beautés des lieux et des personnes, capturant leurs esprits et les figeant pour l’éternité dans ta boîte noire. Du moins, jusqu’à ce que tu les développes et que lesdits clichés rejoignent ta collection. Collection qui commençait à prendre de la place chez toi et qui recelait quelques trouvailles que tu aurais pu exposer… si telle idée réussissait à émerger dans ton esprit peu confiant. Même un Instagram serait déjà une belle avancée, je te l’avais déjà dit de mon vivant. Mais tu pensais que c’était trop compliqué à gérer et tu n’aimes pas être poussé à quoi que ce soit.

And better, and better~

Tu aimais particulièrement la vieille galerie marchande, propice aux ombres et lumières avec ses arches classiques qui avaient un cachet indémodable. Tu t’arrêtas plusieurs fois pour photographier différents angles, jouant entre le ciel encore limpide de cette fin d’été et les pavés clairs où la lumière reflétait. Tu entendais malgré ton casque les conversations badines des badaux s’arrêtant devant chaque vitrine et tu ne pouvais t’empêcher de les écouter de manière distraite parler météo, famille, amis… De sujets que tu avais du mal à évoquer, ignorant cette drôle de pratique et préférant le plus souvent ne pas tenter d’aborder les gens. Juste les saluer te coûtait parfois.

Every single day of my life~

Tu repris ta marche et pensa subitement, en humant l’odeur de pain chaud de la boulangerie proche, que tu devrais aller déjeuner sous peu. Mais en attendant, tu savais où tu ferais un crochet : chez le vieux disquaire Earl Benson. Tu n’y étais pas allé depuis plusieurs mois, absorbé par le travail, par les photos, par ton enquête sur moi… Et cela te manquait. Le vieil homme te paraissait toujours sympathique et de bon conseil par ses choix musicaux à l’ancienne, choix qui t’apparaissaient également légitimes. Même en écoutant les titres plus modernes, tu te laissais souvent aller à un vinyle qui te mettait du baume au coeur. Tu observas la vitrine un temps, profitant de la vue de cet antiquaire version musique et poussa la porte d’entrée dans un petit tintement.

▬ Bonjour…

Timide mais poli, tu fis ainsi ton entrée, sans regarder vraiment qui était là ni prêtant attention si on te répondait : tu avais l’habitude d’être ignoré et cela ne te dérangeait pas. Tu longeas les rayons, laissant tes doigts glisser sur les bordures plastiques, suivant les différents noms de groupes et de chanteurs et de chanteuses et de musiciens et de musiciennes… Tu stoppas sur une jaquette, ressortant chaque album pour vérifier ce que le disquaire possédait, t’attardant même à lire les titres des chansons au dos, puis remarquant qu’il en manquait un, tu te retournas et lança :

▬ Excusez-moi ! Vous auriez l’album éponyme de G…

Tu ne finis pas ta phrase, remarquant que ce n’est pas Earn derrière le comptoir mais un jeune homme de ton âge, les cheveux bruns, les yeux de même teinte fixés sur son écran d’ordinateur. Tu abaissas ton casque autour de ta nuque et tu te rapprochas à pas lents, tes lèvres s’écartant en comprenant peu à peu qui tu as en face de toi. Tu hésitas à parler, de peur de déranger, de peur que seule ta mémoire t’aida à reconnaître ton interlocuteur… mais que toi, on ne te remetta pas dans le contexte. Et puis… et puis zut ! Tu te permis de reprendre la parole car, après tout, tu l’avais compris voilà deux ans par ma faute, autant en profiter tant qu’on était présent !

▬ Ilo ? C’est toi, non ? Tu t’indiquas, espérant que l’on se souvienne de toi grâce à ton physique coréen malgré tes cheveux colorés châtains. C’est Murphy. Bon sang… J’ai l’impression que le Secondaire remonte à un siècle ha.

Tu t’étais rapproché du comptoir, tendant ta main pour serrer la sienne… sans trop savoir pourquoi tu faisais ça alors qu’à l’école, ça n’arrivait jamais entre vous deux. Déformation professionnelle sûrement. Tu relâchas ta main un peu gauchement et la passa derrière ta nuque, ton regard brun regardant le sol, gêné. Vous vous étiez perdus de vue depuis plus de cinq ans, presque sept ans, il devait s’en être passé des choses, pensas-tu… Et tu fixas ton cerveau sur ma personne. Oui, mon décès faisait partie des choses dont Ilo et plein d’autres du Secondaire devaient encore ignorer. Mais la peine que c’était, Ilo saurait peut-être la saisir. Tu relevas les yeux vers lui, te souvenant de son propre frère aux cheveux rouges. Lee qu’il s’appelait. Tu le revis délirer avec moi. Puis tu me revis seul. Tu revis surtout Ilo seul.

Ouch.

Tu ne voulus pas aborder le sujet mais tu savais qu’il planait au-dessus de vous deux, comme une épée de Damoclès. Tu la repoussas et tenta un sourire de circonstance, celui de deux personnes qui se retrouvent après des années et se demandent des nouvelles. Allez, Murphy, be normal que tu penses. Tu relances donc la conversation, observant l’endroit comme si c’était ta première fois chez Earn : Alors, tu travailles ici ? Je ne savais pas qu’Earn cherchait de la compagnie. Si j’avais su, je serais venu postuler aussi haha… Plus que tu rias, tu sourias modestement à ta blague. Tu sais bien au fond que voir des clients tous les jours, tu n’aurais pas pu : même des gens sympathiques, tu ne peux pas sur le long terme les voir et encore moins discuter et les conseiller. Tu préférais te cloîtrer dans l’inventaire et ne croiser personne, à peine tes collègues du Coven qui te dérangeaient pourtant trop à ton goût (même si tu faisais mine que c’était toujours agréable). Mais qu’importe. Ce lieu devait être un plaisant lieu de travail. Et tu te sentis heureux pour Ilo d’avoir trouver cet emploi.

Solitude. Brisée, refusée, délaissée. Depuis que je t’avais abandonné seul sur cette terre, tu n’avais plus que tes yeux vers le ciel. Vers moi. Préférant ne pas être entouré, dehors comme au travail, sortant peu et souvent en solitaire, préférant même t’enfermer chez toi au milieu de tes objets animés, tes seuls alliés. Mais voilà qu’à la vue de cette vieille connaissance de lycée, ton envie de rester isolé décampe et un nouveau toi plus social campe. Enfin, que je mesure mes mots, voir et se faire (agréablement) reconnaître par Ilo ne fera pas de toi un extraverti de première, capable d’entraîner ton ancien partenaire dans tous les bars de la ville.

Comme si tu étais plus que mon reflet…

Ah, voilà que je te revois après quelques verres et cela m’amuse hyung de t’imaginer apprécier la vie ainsi. (Cela ne te ferait pas de mal parfois mais je sais que ce n’est pas la vie que tu conçois.) Tu seras toujours l’introverti un peu gêné mais trop aimable, qui est sage mais pas loquace. Mais tu fais des efforts. Tu seras toujours celui qui essaie, celui qui fait de son mieux, non pour être “normal” comme tu as tendance à le croire mais juste pour devenir quelqu’un de bien pour ton entourage, tentant de t’oublier pour le bien commun. Alors mon cher frère, prend bien en compte le retour chaleureux d’Ilo car tu en as besoin. De ça. De cette attention. De cette joie. Tu as beau être bien dans l’ombre, profite de la lumière quand elle se pose sur toi.

Et profite et souris et relâche la tension.

Tu tentas alors une petite blague sur Earn, qui n’était pas la meilleure du monde mais qui suffit à lancer la conversation. Tu fus surpris - et cela se vit sur ton visage - d’apprendre qu’Ilo travaillait ici depuis quelques années. Tu te demandas silencieusement comment tu avais pu le rater la dernière fois mais Ilo répond malgré lui, précisant le temps-partiel, précisant qu’il était surtout en réserve. Tu compris mieux la situation et acquiesça les paroles : tu aimais de ton côté être plus en “back-up” que face aux gens, cependant tu saisissais les goûts et les couleurs variables. Tu fus donc heureux pour Ilo s’il avait trouvé sa place ici.

▬ Oh… loin de là ! que tu répondis, amusé. Même si j’ai été débordé par mon travail cet été, ma dernière fois remonte à début juin je pense… Et ma première fois à… oui… deux ans et quelques…

Tu haches subitement tes phrases, te remémorant honnêtement, sentant ton coeur se serrer sous l'afflux de souvenirs. Tu captais enfin que cette boutique avait été découverte lors de tes premières sorties après ta période de renfermement suivant l’enterrement. En soit, la boutique d’Earn avait réussi à te redonner du poil de la bête. On dit merci à la musique hum ! Même si je faisais de la musique que tu n’appréciais pas, on avait de base les mêmes goûts musicaux et te replonger dans les vieux singles te rappelait notre enfance avec ses cassettes et ses CD dans la vieille chaîne hi-fi du salon. Subitement submergé par l’émotion, tu te détournas, trifouillant distraitement un rayon sans te rendre compte de ton geste. Sa question te ramena cependant dans le présent et tu tentas de t’y accrocher :

▬ Ah… euh…  oui. Oui. Tu revins au rayon de départ, dans les G. Je regardais les albums de Genesis. Et il manque je crois l’album “Genesis” de 1983. Comment oublier “Mama” ou “Home by the sea” hein ? Enfin… je l’ai chez moi donc t’inquiète si tu ne le trouves pas dans la réserve… Cela m’a juste étonné quoi…

Tu t’embrouillais, tu ne savais plus quoi dire, tu avais même envie de fuir… C’était débile mais tu ne savais pas tenir longtemps les conversations et tu avais peur de faire un impair. Ça aurait été dommage de gâcher ainsi ses retrouvailles mais tu savais aussi que partir sans demander ton reste ne laisserait pas une belle image à Ilo. Surtout que, te connaissant, tu ne reviendrais pas à la boutique de crainte de devoir t’expliquer avec Ilo sur ta réaction. Donc tu laissas un petit silence s’installer, paniquant intérieurement et craignant que cela se voit extérieurement. Tu regardas en coin Ilo, sentant que lui aussi voulait parler mais se retenait. À vous deux : ce n’était pas gagné.

▬ Je suis désolé. Quand tu ne savais plus quoi dire, t’excuser décrivait souvent bien la situation. Cela fait longtemps que l’on ne sait pas vu et… Et j’ai pas gagné en expérience pour faire la conversation…

Tu aurais pu lui parler de moi mais ce n’était ni ton genre ni dans tes habitudes d’évoquer tes failles aux premières paroles. Quand bien même ça te viendrait à l’esprit, tu n’en parlerais pas, de crainte d’attirer l’attention sur ta personne. Alors il allait falloir trouver un sujet de conversation : le plus logique étant la musique. Et comme tu étais plutôt lâche, tu allais laisser Ilo se dépatouiller à relancer la conversation. Tu étais prêt à répondre et à oublier… Même si tu savais au fond que je te hantais encore et toujours.

Gêne. Présente mais partagée, comme allégée ainsi. Grattage de nuque, regard ailleurs, voix hésitante, petit rire. Le lot des introvertis inadaptés en société… Mais il y avait comme une communion dans ces réactions, comme une compréhension mutuelle qui les apaisait. Tu n’avais pas à t’en faire Murphy, crois Ilo quand il te le disait. Il eut même la gentillesse de relancer la conversation après le blanc posé suivant Genesis. Ton sourire, même fin, même léger, revint ainsi au galop. Tu lui répondis :

▬ Ne t’excuse pas, ce n’est pas grave… Et… hum… ce que je fais, moi ? Oh rien de très passionnant. Je suis responsable de l’inventaire au Coven. C’est un métier plutôt tranquille… enfin, pour moi. Une organisation à prendre mais tout est bien classé et donc on s’y repère bien. Enfin voilà… Et hum… Je donne aussi des cours de piano au Conservatoire. Et je fais de la photo sur mon temps libre sinon… Voilà voilà…

Tu jouais un peu avec ton appareil vers la fin, sans vraiment t’en rendre compte. Tu avais peur d’ennuyer Ilo avec ta vie non trépidante et essayait autant de trouver un sujet de conversation que d’arrêter de parler trop. L’ambivalence de ces choix t’avait donné une voix hésitante et un phrasé haché. Tu repris néanmoins : Le métier de disquaire m’a l’air plus passionnant… mais j’avoue que je ne pourrais pas travailler ici en vrai. (Il se pencha vers Ilo, comme pour lui avouer un secret.) Parler à des gens que je ne connais pas, même des passionnés de même style musical, je pourrais pas ha. Tu avais voulu faire de l’humour, préférant être amusé de ta condition d’introverti que rester dans la gêne de l’être. Ilo te posa une autre question qui t’enchanta. En effet, parler à n’importe qui, fut-il aussi fan que toi d’un groupe, tu avais du mal… Mais Ilo n’était pas n’importe qui. Le lien passé que vous retissiez à nouveau changeait la donne. Tu étais capable, tu voulais même, parler avec lui et découvrir son univers autant que révéler le tien.

▬ J’allais te dire “de tout” mais je mentirais je pense… Je suis pas très fan de rap, d’hip-pop, r’n’b tout ça par exemple…et l’électro à vraiment petites doses. Je tolère juste bien l’electro swing. Après, j’aime beaucoup le classique - le piano c’est la vie, le violon aussi - mais j’écoute plus régulièrement de la pop indépendante et du rock. Je dirais que Florence and the Machine est dans mon top de ce que j’aime écouter. Parce que sa voix est dingue et j’aime les instrus autour. Pour parler rock, je te citerai les débuts de Fall Out Boy… car je sais pas toi, mais j’accroche pas à leurs derniers albums. Je pense pas avoir des goûts élitistes du coup… J’aime bien Coldplay, Imagine Dragon… et plus anciennement A-HA, Genesis, U2, Police, etc. Ah et j’aime bien Enya aussi. Donc le new age aussi fait du bien aussi à mes oreilles.

Une fois lancé, on avait du mal à t’arrêter. Et la musique, tu pouvais aisément en parler pendant des heures… Alors tu finis par dire : Enfin voilà… beaucoup de choses. Beaucoup de styles différents. Et je suis assez nostalgique des vieux groupes… ce qui explique que j’aime venir chez Earn. Tu regardas autour de toi avec un sourire de contentement, ce sourire qu’on a quand on est bien chez soi… même quand ce n’est pas chez soi vraiment. Et toi, qu’écoutes-tu ? J’imagine que bosser ici te fait connaître plein de groupes indés… et plein de choses différentes. Ilo devait être plus cultivé que toi sur le sujet alors tu attendais patiemment qu’il partage ses goûts pour découvrir de nouvelles choses. Aussi, secrètement, tu étais content d’avoir évité de parler de pop coréenne que tu n’appréciais pas plus que cela, évitant ainsi de m’évoquer oralement comme mentalement. Il fallait espérer qu’Ilo n’aborde pas le sujet de son côté.

Capable. De sociabiliser, de s'ouvrir, de s'exprimer. Oui, en vrai Ilo avait raison, tu en étais tout à fait capable. Et pas seulement dans les aspects professionnels… Mais en ayant grandi avec moi en bon extraverti, tu t'es toujours pensé comme un incorruptible introverti qui jamais ne changera, préférant l'ombre à la lumière. Mais pourquoi refuser les discussions agréables avec une ou deux personnes sympathiques de temps à autres dans un lieu calme ? Tu l'acceptais donc et souris finalement quand Ilo te parla. Tu ne sauras jamais si tu aurais fait un bon disquaire, mais un bon camarade, tu peux te le figurer. Et cette entente renaissante te plaît, au point même que tu crois capter un clin d'œil chez le brun.

La conversation s'en suivit et le thème de la musique se déclara entre deux passionnés. Tu n'écoutais que sporadiquement du punk mais sinon tu te retrouvais dans Ilo. Tu te retins de le couper pour lui dire tout de go "Écoute du Florence and the machine, noooow !" ou encore "Ce n'est pas la peine !" à propos des derniers albums de FOB et tu te contentas de l'acquiescer. Et d'apprendre. Les deux groupes qu'il cita ne te disait rien, peut-être que tu avais déjà écouté mais les noms ne te revenaient pas. Tu te sentis quelque peu honteux et t'exprimas pour donner le change à cette émotion : Tu me rends curieux ! Cage the elephant tu dis ? Ça m'intrigue ! Et "eels" tu l'écris comment que je cherche chez moi… À moins que, je suis bête, tu dois en avoir là haha ! Autant profiter d'être au milieu des disques pour en découvrir de nouveaux !

Le rire finit par s'éteindre et la gêne se fait plus présente. Comme une épée de Damoclès, mon sujet tomba sur le tapis et retentit dans un bruit de ferraille douloureuse à l'oreille. Ilo fuyait du regard ce qu'il avait provoqué, comme comprenant d'avance qu'il avait fauté quelque part. Tu ouvris la bouche pour finalement la refermer, surpris de ma venue dans cette conversation qui partait bien à présent. Tu ne savais pas quoi répondre et, en même temps, mille réponses te traversaient l'esprit. La question - sans connaître mon état - était logique de la part d'un Ilo ne saisissant pas pourquoi mon nom n'arrivait pas dans la conversation… Tu toussas, ravalant un sanglot au plus profond de ton être. Et tu parlas enfin, de ta voix douce et basse, de ta voix plus brisée qu'à l'accoutumée.

▬ Si je n'ai pas évoqué Malcolm depuis tout à l'heure… ce n'est pas parce que l'on s'est fâché. C'est que… c'est qu'il y a deux ans, il est… décédé. Je suis désolé. Tu ne savais pas trop pourquoi tu t'excusais : de ne pas l'avoir dit plus tôt, d'avoir évité de parler de Lee par la même occasion, de ne pas savoir dire les choses et de te mentir à toi-même par la fuite… Je pensais parler de tout et de rien… mais pas de ça… pour ne pas plomber l'ambiance. Pour ne pas te plomber le cœur. Mais c'est incorrect de ma part j'imagine. Je… je pense à lui sans arrêt malgré les mois qui passent. On dit qu'un deuil dure trois ans mais je crains que ce n'est pas si simple. J'imagine que… qu'avec Lee, ça a dû être aussi difficile. À encaisser. D'avancer. C'était une affirmation pour nous deux autant qu'une question rhétorique pour Ilo et Lee. Subitement, votre ressemblance se faisait plus marquante.