Chasse urbaine | Phoebe & Lazar

Il s’enivrait.
Pas d’alcool, parce qu’il n’y avait pas droit éthiquement, mais de tout le reste. De tout ces stimulis beaucoup trops forts pour ces sens affutés. Les basses de la musiques qui retentissaient dans son crâne comme des tambours de guerre. Les lumières aux néons qui perçaient l’obscurité entretenue l’aveuglaient. Les odeurs de tous ces corps entremêlés, les odeurs de sueur, de désir, les odeur de parfums, les odeurs de différentes peaux, les odeurs de rejections. Les odeurs d’alcool. Ca lui tournait la tête. Et enfin les contacts qui même quand il ne les cherchait pas se multipliaient. Une fille pressée un instant contre son dos, riant. Une autre qui avait décidément bu un verre de trop qui jouait la provoc en dessinant des cercles du bout de ses ongles sur l'enveloppe fine que constituaient ses vêtements. Il sentait son corps répondre et demander. Puis quittait la mêlée pour aller s'asseoir un coup sur un siège vide.

Lazar aimait cet endroit.
Il se sentait totalement camé sans avoir pris un gramme de poudre.

Il aurait peut être pu taper de grosse crise de claustro, mais jusque la tout semblait aller et il n’allait pas s’en plaindre.

C’était la qu’il la vit elle. Non, c’était faux. Il la sentit tout d’abord. L’odeur des autres loups était caractéristique, elle avait cette note animale qui restait très présente même sous forme humaine. Elle furetait a côté des mafieux. Pas qu’il les connaissait mais ce n’était pas la première fois qu’il les voyait au Vortex. Puis ce milieu d’influence et de corruption il savait le flairer, son père traitait pas mal avec la mafia serbe, a une époque.

Bref, il commanda un coca et il observa les événements, focalisant sa volonté pour rassembler ses sens. Ca allait surement être très intéressant. Il avait les oreilles qui trainaient assez pour savoir que le gros bonnet de l’histoire était affilié à la famille Lucchesi et pour cela il devait benir un jour de moindre affluence et sa curiosité pour tout ce qui a l’air louche. Puis, ce qui semblait la cible de la louve, se mit en mouvement vers les toilettes.

La demoiselle ne semblait pas stupide, d’ailleurs quand ils avaient discuté il l’avait trouvée intelligente et enervée. Mais la colère avait cette mauvaise manie de brouiller le raisonnement, du coup il se décida a intervenir. Ce serait dommage qu’elle tombe dans les mains des mafieux alors qu’il voyait très bien le garde du corps habillé en civil, posté a l’entrée des toilettes, qui avait le regard sur elle. Apparement les Lucchesi c’était pas des petits rigolos et ils avaient mis le paquet.

Il rejoignit miss chasseresse en s’incrustant dans la foule. Lazar avait oublié son nom. Une nouvelle musique commença au moment ou leurs doigts se joignirent, ce qu’il trouvait aussi amusant qu’ironique et il l'entraîna contre lui dans la foule. Elle avait un petit corps compact et musclé. Puis elle rompit vivement, comme mordue comme un serpent tandis que lui affichait ce rictus qui avait l’air de se moquer de tout. Iris vrillés dans les siens, les bleus et les verts s’entrechoquant.

“Je te sauve la mise”

Il roulait son accent slave entre ses mots. Bien qu’il parle anglais sans erreur, il ne se débarrassait pas de ça.

“Regarde” Il leva le menton, une fois vers le type en civil qui la regardait toujours, une fois vers l’un des gars dans les canapés qui regardait également vers eux. “Tu as failli te faire épingler”. Ils avaient l’air plutôt assortis tout les deux. Lui il était avec sa veste en cuir noir, jean gris, rangers. Il tourna légèrement de sorte a obstruer la vision de l’un des types. “Si tu leur montre que t’es juste une personne qui vient t'éclater, comme tout le monde, ils vont te lâcher la grappe”. C'était pas improbable qu’ils aient des sorciers ou de créatures avec eux qui se révéleraient très embêtants si ils n’étaient pas leurrés. Il lui tendit la main.

“Alors, tu me l’accorde, cette danse ?”